Les bords des champs sont facilement envahis d’adventices comme le brome ou le vulpin, qu’il faut détruire pour éviter le salissement. Mais en intervenant dessus avant la montée à graine, on risque aussi de toucher des couvées voire des poules qui couvent (perdrix, faisanes). Les techniciens du réseau Agrifaune ont imaginé de semer des couverts propres et maîtrisables sur ces bordures. Des mélanges de graminées et de légumineuses, qui auraient également un effet positif sur les insectes auxiliaires.

Un cahier des charges particulier

Il fallait pour cela un semoir étroit pouvant évoluer dans des zones parfois accidentées. Un groupe de travail s’est penché sur la question et a accouché d’un mini combiné de semis porté par le bras d’une débroussailleuse. L’appareil associe un outil animé à axe horizontal, un semoir centrifuge et un rouleau. Il est en cours de test pour vérifier la qualité des implantations et a déjà un nom : Sem’Obord. «Notre but est ensuite de trouver un constructeur qui pourra l’industrialiser, précise Bruno Heckenbenner (Chambre d’agriculture de la Meuse). Ce semoir ne pèse pas plus lourd qu’un groupe de broyage, il peut donc s’adapter sur un bras d’élagage classique». Des agriculteurs voulant implanter des jachères apicoles en bandes se sont également montrés intéressés. Un nouveau créneau d’activité pour des cuma cantonales ou départementales.

Trois étudiants sur le projet

Ce travail a été conduit par la Chambre d’agriculture de la Meuse, la Fédération des chasseurs de Champagne Ardenne, l’Office national de la chasse, trois étudiants en licence Pro de l’Université de Reims, et le lycée de Somme-Suippes (51). Elle s’inscrit dans l’opération Agrifaune, qui réunit agriculteurs et chasseurs.

Article de Pascal Bordeau sur le site entraid.com

http://www.entraid.com/a/2016/06/02/machinisme-agricole/sur-le-terrain/semoir-special-bords-de-champs

Texte photo :

Présentation du Sem'Obord lors du voyage de presse Agrifaune le 26 mai. Cette innovation du réseau Agrifaune permet de restaurer les bordures trop dégradées. Credits photos ; Gwenola Briant APCA